Le Doyenné, le bâtiment tient plus debout que le projet !


Monsieur le Maire de Brioude espérait en octobre dernier le début des travaux de réhabilitation de l'hôtel du Doyenné au cours du premier semestre 2016 pour en faire aussi un centre d'art moderne et contemporain.
Pourtant, au moment où les travaux sont censés commencer, le projet continue de faire débat. Ses insuffisances révèlent que, derrière la volonté d'afficher une "gestion rigoureuse" selon l'expression de la majorité municipale, l'équipe de Monsieur Faucher est prête à s'engager de façon hasardeuse sans véritable maîtrise ni connaissance prévisionnelle des coûts de fonctionnement et d'organisation. 


Il faut s'inquiéter que, de même, il n'y a ni d'étude chiffrée des coûts et des retombées économiques pour le territoire, ni de plan d'action d'une politique d’accès à l'art pour faire venir les Brivadois.
Est-ce qu'un projet de 2.328.000 euros peut supporter la seule conviction de sa réussite magique ? lorsque par exemple Madame Gaillard déclare en octobre 2015 : "Je crois qu'il faut avoir l'audace de le faire. (…) Cette fois encore, il faut prendre le risque."

     Le Front de gauche alertait d'emblée sur la dimension démesurée du projet sur le plan financier dans un contexte des réductions des dotations de l’État aux collectivités locales alors que Monsieur le Maire annonçait sa demande du permis de construire, en espérant obtenir jusqu'à 80 % de subventions pour la réhabilitation du bâtiment. Pourtant il reconnaissait lui aussi : " On n'a pas bossé sur le fonctionnement, c'est vrai, il faut maintenant s'y attaquer." Peut-on construire un projet culturel en fonction du seul objectif d'obtenir opportunément une subvention ?

      Le futur "Centre d'Art" est en l'état du projet municipal une coquille vide qui se résume à n'être qu'un lieu d'exposition, alors qu'une politique logique de développement culturel local devrait définir des objectifs tournés vers une préoccupation d'éveil pour l'ensemble de la population. Un projet cohérent est censé se construire avec une visée éducative pour démocratiser le monde de l'art, et un accompagnement pédagogique pour comprendre les œuvres d'art. 

     Un centre d'art doit aussi se comprendre comme un lieu vivant par sa fréquentation mais aussi comme un espace de création, avec par exemple des résidences d'artistes et une école d’Art. Sur ces bases le centre culturel peut devenir un point fort et dynamique dans la ville et rayonner au-delà.

      Le futur "Centre d'Art" devrait s'appuyer franchement sur des ressources locales (la Biennale de l'aquarelle) et régionales (le Fonds Régional d'Art Contemporain d'Auvergne, Vidéoformes) plutôt que de s'en remettre à la seule notoriété de Monsieur Prat dont on doute qu'il sera l'animateur des expositions. Bien entendu ni le coût d'achat de l'exposition, ni celui de son acheminement et de sa sécurisation n'ont été semble-t-il jamais évalués.

Il serait souhaitable que les défenseurs du projet municipal comprennent que ce n'est pas le lieu qui fait un centre d'art mais surtout les moyens humains et matériels qui le font fonctionner : 

l'Art c'est une expérience à vivre et à mettre à la portée de tous !





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire