La plupart des maires, quelle que soit leur étiquette politique, se battent pour conserver les classes de leurs écoles publiques. Pas à Brioude... M. Faucher et sa majorité municipale ont décidé, le 4 décembre 2015, de fermer l'école publique du centre ville Jean Pradier.
Pourquoi changer l'organisation actuelle des écoles de la ville ?
Aujourd'hui,
la ville dispose de 6 écoles de proximité et à taille humaine sur trois
sites qui offrent de bonnes conditions d'accueil (23 à 24 élèves par
classe en moyenne, des salles supplémentaires à disposition des
enseignants...). Cette situation semble satisfaisante pour les parents,
les enfants, les agents municipaux et les enseignants.
Alors
pourquoi changer ? Pour faire des économies de fonctionnement sur le dos
des enfants de la commune ?
M. le maire se garde bien de tenir de tels
propos. Non, la seule raison donnée aux nombreux opposants au projet est
que, seule, une restructuration permettrait d'éviter de fermer des
classes.
Or, il est très facile de comprendre que c'est l'inverse ! Les
seuils de fermeture et d'ouverture de classes appliqués par l'Inspecteur
d'Académie sont favorables aux petites structures.(En savoir plus)
En étant
optimiste, un regroupement en deux gros groupes scolaires va forcément
entraîner la perte d'au minimum deux classes sur la ville. De plus, ces
classes perdues auront besoin de beaucoup plus d'élèves pour rouvrir .
En définitive, aucune raison valable n'est apportée par la majorité municipale pour soutenir la nécessité d'une restructuration des écoles.
Comment le projet est-il mené ?
Il est
piloté par Mme Dance, M. Séguy et M. Faucher. Pour un sujet d'une telle
importance, ils n'ont pas jugé utile d'effectuer d'études d'impact, de
diagnostics de territoire, d'études économiques afin d'éclairer leur
choix.
Non, la méthode adoptée est celle de la navigation à vue, en
répétant sans cesse, avec force communication dans la presse locale, que
les décisions prises sont le fruit de concertations.Ces dernières
n'ont jamais réellement existé. La décision de fermer le groupe scolaire
Jean Pradier était manifestement prise depuis longtemps, des
pseudo-concertations ont été organisées pour noyer le poisson.
Un premier projet a été établi avec des moyens financiers très restreints et des travaux très insuffisants. Devant l'incohérence du projet, des aménagements nécessaires ont été apportés. C'est toujours loin d'être idéal. Le budget prévu est passé de 2,4 millions d'euros TTC à 4,35 millions d'euros TTC pour rénover et aménager les sites de la Borie d'Arles et de Jules Ferry/Victor Hugo. En juillet 2015, lors d'une réunion d'élus, la mairie avait évalué la rénovation des trois sites actuels à 3,4 millions d'euros. Cherchez l'erreur...
On est loin d'un projet réfléchi, construit globalement. Cette gestion au coup par coup frôle l'amateurisme et est plus onéreuse pour la commune. De plus, elle est émaillée de mensonges (fausses concertations, on restructure pour sauver des classes !) et de non-dits (aucune donnée chiffrée fournie, future utilisation du site de Jean Pradier).
Depuis un an, les opposants à la restructuration des écoles n'ont pas manqué. Parents d'élèves, agents municipaux, enseignants, élus de l'opposition se sont tous opposés au projet. M. Faucher et son équipe ont choisi de rester sourds à leurs craintes, colère, manifestations et pétitions. Ils s'entêtent dans leurs choix et, faute de faire bien, essaient de faire vite.
Quelles sont les conséquences de ce projet ?
Le passage
de 6 écoles de proximité à taille humaine à deux groupes scolaires plus
importants a pour effet immédiat des fermetures de classes avec
l'application des seuils de l'Inspection Académique et une augmentation
du nombre d'élèves par classe.
Il entraîne aussi une détérioration des conditions d'enseignement (moins
de salles de classes pour mener des projets, par exemple), d'accès aux
écoles et des problèmes liés à la concentration d'un plus grand nombre
d'enfants dans un espace restreint (circulation des élèves de 8 classes dans un seul couloir à Jules Ferry, cour de récréations trop petites augmentant les risques d'accidents...).
Les conditions d'accueil des enfants pendant la durée des travaux (2 ans) vont être également dégradées.
La
fermeture de l'école publique Jean Pradier entraîne la désertification
du centre ville, une baisse d'attractivité de ses logements, une baisse
d'activité pour ses commerçants.
Elle peut aussi conduire certaines familles à inscrire leurs enfants à l'école privée Sainte-Thérèse (qui reste la seule école de centre ville) ou dans les écoles des communes alentours. Ceci peut donc donner lieu à des fermetures de classes supplémentaires. (Voir article de La Ruche)
Le projet de restructuration des écoles de M. Faucher, auquel un grand nombre de Brivadois est opposé, peut donc avoir de graves conséquences et il est difficile d'en dégager les points positifs. Un projet aussi lourd de conséquences aurait mérité un travail en amont sur les besoins des parents, des enseignants, du personnel communal et des études préalables sérieuses.
La gestion catastrophique de ce dossier par la municipalité est inquiétante pour les autres dossiers en cours.