Edito


Il y a 2 ans nous avons été  élus au conseil municipal de Brioude et au conseil communautaire de la Communauté de Communes du Brivadois.
Nous y défendons les valeurs de solidarité, de justice sociale, d'écologie contenues dans le programme du  Front de Gauche "l'Humain d'abord".
Le  travail d'analyse que nous effectuons sur tous les dossiers municipaux et communaux est mis à mal par un système qui réduit à minima les idées des minorités : nos temps de parole sont abusivement limités, dans le bulletin municipal nous disposons d'à peine ¼ de page (sur 12) pour nous exprimer, sur le site internet de la mairie on peut trouver pour chaque conseil municipal les rapports présentés par la majorité et les votes mais rien sur les interventions des conseillers d'opposition, donc rien sur les débats. On ne peut pas trouver de compte-rendus des séances (pour information les conseils municipaux et communautaires sont publics, n'hésitez pas à y assister).
D'où la nécessité de ce journal, élaboré collectivement avec les membres du "Front Gauche, Brioude l'humain d'abord",  pour informer sur ce qui ce décide, sans véritable débat démocratique, dans ces instances et rendre compte de notre mandat.
Nous voulons aussi témoigner du fossé qui existe entre l'image de gestionnaires avisés et efficaces que monsieur Faucher et son équipe cherchent à affirmer et la réalité de leurs  projets mal ficelés et hasardeux.
Nous vous invitons aussi à consulter le site internet du Front de Gauche de Brioude :
Enfin nous vous invitons à venir nous rencontrer lors de notre prochaine réunion publique (voir encart à la fin de ce journal)



Françoise Verron (conseillère municipale et déléguée communautaire)
Christian Caillé (conseiller municipal)






Déstructuration des écoles publiques de Brioude

La plupart des maires, quelle que soit leur étiquette politique, se battent pour conserver les classes de leurs écoles publiques. Pas à Brioude... M. Faucher et sa majorité municipale ont décidé, le 4 décembre 2015, de fermer l'école publique du centre ville Jean Pradier.

Pourquoi changer l'organisation actuelle des écoles de la ville ?

Aujourd'hui, la ville dispose de 6 écoles de proximité et à taille humaine sur trois sites qui offrent de bonnes conditions d'accueil (23 à 24 élèves par classe en moyenne, des salles supplémentaires à disposition des enseignants...). Cette situation semble satisfaisante pour les parents, les enfants, les agents municipaux et les enseignants.

Alors pourquoi changer ? Pour faire des économies de fonctionnement sur le dos des enfants de la commune ? 
M. le maire se garde bien de tenir de tels propos. Non, la seule raison donnée aux nombreux opposants au projet est que, seule, une restructuration permettrait d'éviter de fermer des classes.
Or, il est très facile de comprendre que c'est l'inverse ! Les seuils de fermeture et d'ouverture de classes appliqués par l'Inspecteur d'Académie sont favorables aux petites structures.(En savoir plus)
En étant optimiste, un regroupement en deux gros groupes scolaires va forcément entraîner la perte d'au minimum deux classes sur la ville. De plus, ces classes perdues auront besoin de beaucoup plus d'élèves pour rouvrir .
En définitive, aucune raison valable n'est apportée par la majorité municipale pour soutenir la nécessité d'une restructuration des écoles.

Comment le projet est-il mené ?

Il est piloté par Mme Dance, M. Séguy et M. Faucher. Pour un sujet d'une telle importance, ils n'ont pas jugé utile d'effectuer d'études d'impact, de diagnostics de territoire, d'études économiques afin d'éclairer leur choix.

Non, la méthode adoptée est celle de la navigation à vue, en répétant sans cesse, avec force communication dans la presse locale, que les décisions prises sont le fruit de concertations.Ces dernières n'ont jamais réellement existé. La décision de fermer le groupe scolaire Jean Pradier était manifestement prise depuis longtemps, des pseudo-concertations ont été organisées pour noyer le poisson.




Un premier projet a été établi avec des moyens financiers très restreints et des travaux très insuffisants. Devant l'incohérence du projet, des aménagements nécessaires ont été apportés. C'est toujours loin d'être idéal. Le budget prévu est passé de 2,4 millions d'euros TTC à 4,35 millions d'euros TTC pour rénover et aménager les sites de la Borie d'Arles et de Jules Ferry/Victor Hugo. En juillet 2015, lors d'une réunion d'élus, la mairie avait évalué la rénovation des trois sites actuels à 3,4 millions d'euros. Cherchez l'erreur...

On est loin d'un projet réfléchi, construit globalement. Cette gestion au coup par coup frôle l'amateurisme et est plus onéreuse pour la commune. De plus, elle est émaillée de mensonges (fausses concertations, on restructure pour sauver des classes !) et de non-dits (aucune donnée chiffrée fournie, future utilisation du site de Jean Pradier).

Depuis un an, les opposants à la restructuration des écoles n'ont pas manqué. Parents d'élèves, agents municipaux, enseignants, élus de l'opposition se sont tous opposés au projet. M. Faucher et son équipe ont choisi de rester sourds à leurs craintes, colère, manifestations et pétitions. Ils s'entêtent dans leurs choix et, faute de faire bien, essaient de faire vite.

Quelles sont les conséquences de ce projet ?


Le passage de 6 écoles de proximité à taille humaine à deux groupes scolaires plus importants a pour effet immédiat des fermetures de classes avec l'application des seuils de l'Inspection Académique et une augmentation du nombre d'élèves par classe.
Il entraîne aussi une détérioration des conditions d'enseignement (moins de salles de classes pour mener des projets, par exemple), d'accès aux écoles et des problèmes liés à la concentration d'un plus grand nombre d'enfants dans un espace restreint (circulation des élèves de 8 classes dans un seul couloir à Jules Ferry, cour de récréations trop petites augmentant les risques d'accidents...).
Les conditions d'accueil des enfants pendant la durée des travaux (2 ans) vont être également dégradées.

La fermeture de l'école publique Jean Pradier entraîne la désertification du centre ville, une baisse d'attractivité de ses logements, une baisse d'activité pour ses commerçants.


Elle peut aussi conduire certaines familles à inscrire leurs enfants à l'école privée Sainte-Thérèse (qui reste la seule école de centre ville) ou dans les écoles des communes alentours. Ceci peut donc donner lieu à des fermetures de classes supplémentaires. (Voir article de La Ruche)


Le projet de restructuration des écoles de M. Faucher, auquel un grand nombre de Brivadois est opposé, peut donc avoir de graves conséquences et il est difficile d'en dégager les points positifs. Un projet aussi lourd de conséquences aurait mérité un travail en amont sur les besoins des parents, des enseignants, du personnel communal et des études préalables sérieuses. 
La gestion catastrophique de ce dossier par la municipalité est inquiétante pour les autres dossiers en cours.








Démocratie... ?

État d'urgence (par définition exceptionnel) qui se prolonge et qui est aujourd'hui utilisé par le gouvernement pour assigner à résidence des opposants (COP 21, mobilisations contre la loi travail), recours au 49-3 pour faire adopter en force une loi refusée par une majorité de français, le concept de démocratie n'en finit pas de reculer.

Et chez nous, à Brioude comment se pratique la démocratie ?

C'est assez simple. Dans le meilleur des cas, si la majorité municipale est disposée, si elle a le temps, alors il y a une petite chance pour que nous puissions librement nous exprimer. Attention il faut bien lire s'exprimer et non pas être écoutés.
Parfois, M le Maire se félicite même d'un bel échange de paroles riche et instructif. 
A l’inverse, quels que soient le projet et les sommes qui lui sont consacrées, si nos propos dérangent, si les questions embarrassent, le micro est coupé, c'est une fin de non-recevoir. Le débat est clos avant même d’avoir commencé, c'est le 49-3 permanent.
Dans les faits, que ce soit lors des travaux en commission ou lors des décisions prises en conseil municipal, c'est la volonté et le désir du maire qui impose sa loi.

Le code électoral, donne au vainqueur de l'élection un nombre d’élus qui va bien au-delà de sa représentativité (et c'est une des raisons qui nous fait dénoncer ce mode le scrutin majoritaire). Mais cela ne doit pas conduire la majorité à mépriser l’opposition, à ignorer son existence et sa légitimité.

Aujourd’hui alors que la part de l’impôt est de plus en plus à la charge des citoyens et de moins en moins à la charge de la classe des "possédants" (trop occupés à placer leur argent à l'abri du fisc) est-il admissible que le sort de millions d'euros soit décidé sans véritable concertation avec les habitants.

Même si ce sont des subventions de l'Etat qui financent les projets, c'est bien de l'argent de nos impôts dont il s'agit.

Pour nous, "simples" brivadois, même avec une subvention de l'Etat, si une prestigieuse marque automobile nous faisait une offre, nous ne songerions pas à acquérir une Rolls que nous ne pourrions pas entretenir, parce que nous, "simples" citoyens, savons qu'un budget ne se gère pas ainsi,il y a des priorités en cette période de rigueur.
Mais pour la municipalité, c'est un autre discours. Pour les grands projets c'est : "on a l'opportunité, on est obligé, on ne peut pas faire autrement"
Pour la municipalité, c'est : "on prend les subventions, on les dépense", mais sans tenir compte des priorités et de l'avis de la population.

Nos valeurs ne sont pas forcément les mêmes.









Les jeunes ne P.I.J(ent) rien

     Pour un jeune, un Point Information Jeunesse est un lieu où il rencontre un animateur qui l’accompagne dans toutes sortes de questionnements, de recherches ou de démarches : trouver un "job" d’été, organiser un voyage, ses vacances, travailler sur son orientation, trouver des financements pour un projet, un moyen de déplacement pour se rendre à un festival, parler des problèmes de drogue, de sexualité…





     Pour une collectivité,  un P.I.J. c’est un outil au service d’une politique en direction de la jeunesse. C’est la collectivité qui élabore son projet "éducatif " pour le P.I.J. et non l’animateur. Sans cette réflexion collective : pas de cap, pas de volonté, une boite vide.

      A Brioude, le P.I.J., méprisé par les élus n’a dû sa survie durant des années que grâce à la volonté de la Mission Locale qui le portait. 
Pas de politique jeunesse, pas de financement,
le P.I.J a fermé.
     Repris, à la demande de l’Etat, par le centre social Déclic qui le finançait sur ses fonds propres, le P.I.J. a fini par fermer faute des moyens que la commune lui refusait.

      Au milieu de communes telles qu’Issoire et St Flour qui ont des politiques de la jeunesse très volontaristes (projet jeunesse structuré et ambitieux, maison des jeunes, P.I.J., équipes d’animation…) ne pas avoir de P.I.J. cela fait vraiment "minable" ; alors, refilons le bébé à la Communauté de Communes ! 

      Là, les mêmes causes ont produit les mêmes effets : pas de projet pour la jeunesse, pas de volonté, pas d’ambition, un animateur isolé en haut d’un immeuble inaccessible.
Nouvel échec le P.I.J. est fermé.

M. Faucher cherche une nouvelle nounou pour s’occuper de cet enfant indésiré et encombrant. 



Aqualudique : la bonne affaire? Pour qui?

Voilà maintenant 10 mois que le centre aqualudique est ouvert et est géré par une entreprise privée, Titan (filiale d'Equalia), en délégation de service public.
Cet outil intercommunal, dont la construction a été financée par la collectivité,  devrait avant tout être un service à la population, pour l'accès aux loisirs, aux activités sportives individuellement, en club ou dans le milieu scolaire.



Or l'accueil des groupes d'enfants et notamment des scolaires ne s'est pas passé pour le mieux au cours de cette année: difficultés pour la mise en place des plannings avec de nombreux reports, des annulations de séances et ce avec une communication plus que défaillante de la part du gestionnaire.
L'accueil des scolaires ne semble pas être prioritaire pour l'entreprise bien qu'elle reçoive annuellement pour cela  la somme de 93 000 euros HT versée par la communauté de communes.




     

Rappelons que la communauté de communes verse par ailleurs plus de 351 000 euros HT à Equalia comme "compensation pour contraintes de service public" (pour l'animation, la garantie d'une certaine amplitude horaire d'ouverture) avec seulement une déduction de 50 000 euros, somme que la société reverse à la communauté de communes comme "loyer" (mise à disposition du bien).

Les activités de type commercial sont privilégiées (pour l'occupation du bassin ludique par exemple il est arrivé que des arbitrages se fassent en faveur d'un cours d'aquabike plutôt que d'une occupation par des scolaires). Cela semble logique pour une entreprise privée, mais ne peut se justifier pour un  équipement financé par les impôts et qui doit être un service à l'ensemble de la population.

Une gestion en régie du centre aqualudique n'aurait certainement pas été plus onéreuse et aurait présenté  l'avantage de pouvoir mener une vraie politique de service public.

Les communautés de communes de St-Flour et d' Issoire et même Wauquiez au Puy-en-Velay l’ont compris ! 






Le Doyenné, le bâtiment tient plus debout que le projet !


Monsieur le Maire de Brioude espérait en octobre dernier le début des travaux de réhabilitation de l'hôtel du Doyenné au cours du premier semestre 2016 pour en faire aussi un centre d'art moderne et contemporain.
Pourtant, au moment où les travaux sont censés commencer, le projet continue de faire débat. Ses insuffisances révèlent que, derrière la volonté d'afficher une "gestion rigoureuse" selon l'expression de la majorité municipale, l'équipe de Monsieur Faucher est prête à s'engager de façon hasardeuse sans véritable maîtrise ni connaissance prévisionnelle des coûts de fonctionnement et d'organisation. 


Il faut s'inquiéter que, de même, il n'y a ni d'étude chiffrée des coûts et des retombées économiques pour le territoire, ni de plan d'action d'une politique d’accès à l'art pour faire venir les Brivadois.
Est-ce qu'un projet de 2.328.000 euros peut supporter la seule conviction de sa réussite magique ? lorsque par exemple Madame Gaillard déclare en octobre 2015 : "Je crois qu'il faut avoir l'audace de le faire. (…) Cette fois encore, il faut prendre le risque."

     Le Front de gauche alertait d'emblée sur la dimension démesurée du projet sur le plan financier dans un contexte des réductions des dotations de l’État aux collectivités locales alors que Monsieur le Maire annonçait sa demande du permis de construire, en espérant obtenir jusqu'à 80 % de subventions pour la réhabilitation du bâtiment. Pourtant il reconnaissait lui aussi : " On n'a pas bossé sur le fonctionnement, c'est vrai, il faut maintenant s'y attaquer." Peut-on construire un projet culturel en fonction du seul objectif d'obtenir opportunément une subvention ?

      Le futur "Centre d'Art" est en l'état du projet municipal une coquille vide qui se résume à n'être qu'un lieu d'exposition, alors qu'une politique logique de développement culturel local devrait définir des objectifs tournés vers une préoccupation d'éveil pour l'ensemble de la population. Un projet cohérent est censé se construire avec une visée éducative pour démocratiser le monde de l'art, et un accompagnement pédagogique pour comprendre les œuvres d'art. 

     Un centre d'art doit aussi se comprendre comme un lieu vivant par sa fréquentation mais aussi comme un espace de création, avec par exemple des résidences d'artistes et une école d’Art. Sur ces bases le centre culturel peut devenir un point fort et dynamique dans la ville et rayonner au-delà.

      Le futur "Centre d'Art" devrait s'appuyer franchement sur des ressources locales (la Biennale de l'aquarelle) et régionales (le Fonds Régional d'Art Contemporain d'Auvergne, Vidéoformes) plutôt que de s'en remettre à la seule notoriété de Monsieur Prat dont on doute qu'il sera l'animateur des expositions. Bien entendu ni le coût d'achat de l'exposition, ni celui de son acheminement et de sa sécurisation n'ont été semble-t-il jamais évalués.

Il serait souhaitable que les défenseurs du projet municipal comprennent que ce n'est pas le lieu qui fait un centre d'art mais surtout les moyens humains et matériels qui le font fonctionner : 

l'Art c'est une expérience à vivre et à mettre à la portée de tous !





Réunion publique

Pour plus d'informations sur ces sujets et sur les autres questions concernant la vie de la commune et de la communauté de communes,venez débattre, poser des questions, échanger, faire des suggestions.
La citoyenneté ne se résume pas à un vote tous les six ans
  
Réunion publique vendredi 1er juillet 2016 à 20 h 30
Salle Allier, immeuble de l'Instruction  à Brioude